La connerie du jour : « Moi je parle avec tout le monde »

Ce texte fait suite à un premier article « sur la liberté d’expression ». Il vise à décortiquer une notion qu’il faudrait, selon moi, absolument abandonner dans le cadre de son militantisme. Cette notion, c’est la connerie du jour, c’est cette phrase qui souvent, lorsqu’on l’entend de la bouche d’un interlocuteur, nous donne envie de tout envoyer valser. Cette phrase si niaise, si caractéristique de dépolitisation, à l’image d’une société nombriliste et zappeuse de l’illusoire agora facebookienne, d’une société où les dominations et les courants politiques sont niés. Cette phrase qui est la petite sœur du « droite ou gauche, il y a de bonnes idées partout ». Cette phrase que te balance un camarade de 10 ans de luttes quand tu l’interpelles sur le fait qu’il relaie un texte de ReOpen911 ou du « Réseau voltaire » : « moi je parle avec tout le monde »

Il y a donc cette idée, que, après avoir été sommés de défendre la liberté d’expression « même de nos pires ennemis », il faudrait en plus, pour être un.e vrai.e démocrate, pour avoir une pensée libre et critique, discuter et s’ouvrir aux idées de tout le monde. Encore une fois pour combattre la fameuse « pensée unique ». Et cela, qu’il s’agisse de nos espaces, de nos organisations, de nos AG, de nos manifs.

Ainsi, il faudrait parler avec les fascistes et leurs amis conspirationnistes ;  ou encore les confusionnistes, qui sous divers prétexte relaient des auteurs, des textes, des sites d’extrême droite mais se considèrent toujours comme de sincères militants de gauche. Il y a l’idée que, « malgré nos divergences, il faut échanger, ils ne disent pas que des conneries » ou « mieux vaut débattre avec eux que les rejeter, au moins on peut s’attaquer à leurs idées et peut être les faire changer »

-On trouvera cette attitude chez les Indignés[i][ii], ou encore au sein de certains collectifs de gauche « alternative ». C’est typiquement l’attitude qu’adopte Etienne Chouard, enseignant qui s’est fait connaitre sur la toile par ses analyses en faisant campagne contre le TCE en 2005 au sein de la gauche antilibérale. Aujourd’hui, ce monsieur n’hésite pas à manger à tous les râteliers, pourvu qu’on l’invite (l’article de Conspis hors de nos vi[ll]es détaille bien le tout) : une association paravent des Identitaires, un forum alter-écolo, ATTAC-Besançon (mais qui a annulé via un communiqué étrange[iii]), Les Amis du Monde diplomatique, « Radio Courtoisie » (radio d’extrême droite), et l’intéressé précise sur son blog qu’il irait volontiers au MEDEF si on l’invitait. C’est également typiquement l’attitude qu’adopterons les défenseurs de Chouard ou encore les organisations de gauche l’invitant[iv]. Pourtant, Chouard est quelqu’un qui a désormais largement franchi la ligne rouge et s’affiche clairement comme sympathisant d’extrême droite : en niant l’antisémitisme d’une vidéo qui l’est pourtant on ne peut plus ouvertement[v], en présentant un eurodéputé nationaliste comme un « remarquable résistant à la tyrannie mondialiste »[vi], en déclarant « Je pense que Soral n’est ni fasciste, ni raciste. (Y a-t-il encore des fascistes en France aujourd’hui, d’ailleurs ?) Je le trouve même plutôt clairement antifasciste et antiraciste »[vii] . Par ce type de déclaration, il montre (1) qu’il ne comprend absolument pas ce qu’est le fascisme et ne peut donc pas prétendre le combattre (2) qu’il adhère parfaitement aux schémas de pensée de l’extrême droite, nationaliste et antisémite. C’est sûrement ce même souci d’ « ouverture démocratique » qui a poussé, par exemple, Philippe Marx et René Balme à diffuser sur leurs sites des textes d’extrême droite et de la mouvance conspirationnistes[viii]. Cette idée de « donner la parole à tout le monde » est aussi la ligne politique faussement naïve des sites webs tels le « Cercles des Volontaires » ou « Enquêtes et débats » qui derrière le côté « gentils citoyens » donnent la part belle à l’extrême droite.

Dieudonne parle a tout le monde

On ne discute pas avec le fascisme, on le combat.

Cette phrase, assez absolue de prime abord, n’est pas une simple formule et ne part pas de nulle part. Elle part de l’expérience de presque un siècle de lutte contre le fascisme. Parce que le fascisme, c’est un corpus d’idées mais surtout un mécanisme, un mouvement qui ne fait pas de cadeau et n’est pas particulièrement respectueux de règles. Il n’y a rien de bon à prendre chez les fascistes et rien à leur donner (si ce n’est des baffes). Historiquement, tous ceux qui ont cherché la discussion et la conciliation avec les fascistes ont soit fini fascistes soit été liquidés par leurs nouveaux compagnons de route. On ne débat pas avec l’extrême-droite pour des raisons politiques et pratiques.

Débattre avec eux risque de gommer les différences pourtant concrètes : Si Etienne Chouard enchaîne une conférence pour une association de gauche alternative puis une autre pour les Identitaires, cela sert le discours des Identitaires disant qu’ils ont finalement des bases communes avec le mouvement social. Ce qui est faux. Dans l’absolu, ce genre de conférence où les groupes d’extrême droite « débauchent » des penseurs (qui étaient) plus ou moins classés « à gauche » ou « étant reconnus et validés par la gauche » ne serre qu’a créer l’illusion que l’extrême droite a un projet progressiste/socialisant/écologiste. De même, quand un site comme « Le Grand Soir » diffuse des textes de Meyssan ou encore du « Parti Antisioniste »[ix] cela contribue à valider l’idée que « l’anti-impérialisme » et le prétendu « anti-sionisme » revendiqués par ces groupes et individus sont semblables et défendables au même titre que les autres mouvements parfois diffusés sur ce même site.

Le fascisme existe parce qu’il existe des rapports de classe, des contradictions au sein de la bourgeoisie qu’elle peut gérer via ce mouvement et cette culture violente qui s’appuie sur des réalités concrètes millénaires (racisme, patriarcat, obscurantisme), pour combattre (et détourner) les mouvements sociaux, notamment en moment de crise. La situation est exactement celle-là aujourd’hui.  En acceptant le « dialogue » avec les fascistes, ou avec ceux qui eux-mêmes font le choix de discuter avec eux (cas des conspirationnistes et confusionnistes « de gauche »), on efface cette confrontation politique. On efface ce rapport de classe au profit d’une vision complètement naïve de la « démocratie » où chaque courant, chaque individu chercherait à gentiment convaincre ses semblables par le biais de joutes oratoires « à la loyale », où les meilleurs arguments l’emporteraient et où les idées néfastes finiraient à la poubelle de par leur propre nature. En fait c’est valider une sorte de démocratie représentative et parlementaire où la simple  « saine confrontation des idées dans le cadre du débat » suffirait à faire l’action politique. Et pourtant les mouvements sociaux ne cessent de nous le rappeler : « c’est pas à l’Élysée, c’est pas à l’Assemblée, mais bien dans la rue qu’il faut lutter/qu’on va gagner ».

Parce que la réalité politique, c’est des possédants qui exploitent les autres, et des confrontations entre exploitants et exploités. Ce sont les capitalistes qui posent via l’État et d’autres outils privés (médiatiques, économiques, culturels) les conditions des « débats », souvent justement pour canaliser leurs adversaires. Et c’est une extrême droite à leur service pour casser le mouvement social en y semant la division et la confusion. Et eux s’en foutent de nos idées, nos envies, nos projets.

En assimilant et en reproduisant dans nos propres choix, dans nos propres espaces cette idée qu’un débat peut avoir lieu « d’égal à égal » avec des adversaires, ou même une simple discussion « constructive » dans une hypothétique agora sans que les dés ne soient pipés, avec l’idée que le type en face de nous a autant envie de nous ouvrir ses oreilles et sa tête que nous lui ouvrons les nôtres, on se goure complètement.

 Le type en face, il veut juste une tribune, une occasion d’améliorer son image et de toucher par son discours. Celles et ceux qui ne comprennent pas ça, même après maints exemples et arguments, qui s’entêtent à vouloir « échanger des idées parce que c’est ça la démocratie » adoptent finalement une posture dangereuse. Parce qu’il.elles persistent à nier chez leur adversaires les faits suivants : ils n’en ont rien à faire du débat, ils n’hésiteront pas à ne pas en respecter les règles (mentirons sur les sources, chiffres, faits, manipuleront les concepts et le sens des mots) et donc seront en position de force. Ils sont en quête de reconnaissance et de respectabilité et quoi de mieux que l’acceptation d’un parti/association étiqueté « de gauche » pour s’ouvrir des portes vers de nouveaux espaces ?

Discuter avec des adversaires (que ça soit des fachos, ou même dans d’autres cas, des ultra-libéraux convaincus, ou encore des soi-disant « ni droite ni gauche ») est non seulement une perte de temps mais peu avoir des effets pervers : Surtout si c’est dans votre espace (votre site web, votre mouvement, faire entrer des opposants dans une AG de votre lutte) ; c’est tout bénef pour eux et rien pour vous. C’est aussi simple que cela : ça consiste à leur servir la soupe. Ca ne peut que brouiller votre message, votre discours et crédibiliser le leur.

-« Mais on peut peut-être les convaincre, les changer ? ».  Si on croit sincèrement à notre discours, nos principes, pas besoin d’un « dialogue » pour les diffuser. Des gens de droite, d’extrême-droite ou sociaux-libéraux peuvent infléchir leurs positions et quitter ces courants de pensées pour se rapprocher de nous. Oui c’est possible, ça arrive plus souvent qu’on ne le pense et c’est heureux. Mais ça n’est pas en discutant « de groupe à groupe » ou « bloc contre bloc » que l’on provoque ce changement. Cela se joue au niveau des individus. On n’a jamais vu une association, un parti situé de l’autre côté de la barricade renoncer collectivement à leur idéologie pour rejoindre le mouvement social (ni même la gauche réformiste). Si d’anciens d’extrême droite comme Devedjian ou Madelin se sont un peu calmés (enfin bon, pour devenir ultra-libéraux, chouette !), ce n’est pas Occident ou Ordre Nouveau qui ont changé. Heureusement que l’extrême gauche des années 1970 n’a pas essayé de dialoguer avec ces mouvements là (quelle perte de temps !). Si l’on veut faire changer d’avis un fasciste, on lui tient un discours carré rejetant fondamentalement ses principes, on ne le ménage pas, on ne lui fait pas croire qu’il y a des objectifs communs entre lui et nous. Le débat n’a pas lieu d’être lorsque l’on considère sérieusement le fascisme comme un adversaire.

Et au final, l’enjeu d’hier et d’aujourd’hui de l’antifascisme a toujours plus été que d’autres personnes ne rejoignent pas ces mouvements, freiner leur développement, plutôt que tenter de récupérer les militants qui y sont déjà. On peut facilement avoir de la compassion pour les individus tombés là dedans (surtout s’il s’agit de gens que l’on connaissait d’avant, des copains d’enfance, des gens au parcours compliqué qui finissent là non pas par hasard, mais qui auraient fini autrement si les choses avaient été autres). Discuter individuellement (et hors d’un cadre de lutte) avec son voisin raciste, son cousin qui vire réac’, est une activité louable, mais on en revient au cas du rapport individuel. Et même dans ce cas là, il ne faut pas laisser s’installer la complaisance : « Tes idées je les combats avec acharnement chaque jour, je ne pense pas qu’elles vaillent la peine d’être défendues et débattues ni même écoutées parce que je les connais (trop) bien, cependant je sais que tu vaux mieux que ça et que tu peux changer sur des bases positives ». Convaincre contre le fascisme, ça se fait avec des tracts, des affiches, la diffusion de NOS idées, notre présence et nos actions sur le terrain, dans les luttes. Et dans ce cadre, on doit pouvoir s’adresser à tout le monde. C’est cela l’enjeu : différencier  « je m’adresse à tout le monde » et « moi je parle avec tout le monde ». 

-« Mais ils ont quelques bonnes idées, bonnes analyses… » (?!?) Théoriquement si l’idée est bonne elle pré-existe ailleurs. Rien de bon n’est jamais sorti de l’extrême-droite et les « bonnes idées » sont récupérées d’ailleurs. Idem chez les « trucs intéressant » des confusionnistes. Chouard et sa « démocratie par tirage au sort » n’a fait que dépoussiérer la démocratie athénienne, il n’a rien inventé de fondamental. Une certaine gauche qui s’enthousiasme à ce sujet (c’est là dessus qu’elle continue de l’inviter[x]), ne devrait pas avoir besoin de Chouard pour en discuter (à condition de savoir ouvrir un livre).

-« Et si nous avions tort sur tel ou tel point ? Nous ne détenons pas la vérité absolue, il faut accepter la contradiction ». Peut être mais dans ce cas il n’y a pas que les fascistes qui nous porteraient la contradiction. On peut très bien affronter nos contradictions, nous remettre en question en débattant avec ceux qui ne sont pas nos adversaires les plus acharnés, au sein de nos divers courants révolutionnaires et alternatifs, et même entre nous si on a de l’estime pour l’auto-critique. Et d’ailleurs, encore une fois, a-t-on besoin de discuter avec ses adversaires pour démonter leurs arguments, leurs discours ? On peut établir un parallèle avec le combat qui oppose rationalistes défendant l’évolution face aux créationnistes. Le professeur en biologie évolutive Guillaume Lecointre qui a beaucoup écrit sur ce sujet recommande de ne jamais accepter de débattre de biologie avec des créationnistes. Parce que ça serait déjà considérer qu’il y a quelque chose à débattre avec eux. Est-ce que la communauté scientifique a besoin des créationnistes pour questionner au quotidien les théories et connaissances en biologie évolutive ? Absolument pas. Les « critiques » créationnistes ont-elle permis ne serait-ce qu’une avancée en sciences du vivant ? Nada. On peut aussi établir un parallèle avec la lutte contre les sectes. Raël acceptera toujours de passer à la télé (quitte a créer des buzz absurdes), même pour s’y faire démolir, l’essentiel étant qu’on le voit et l’entende, et en ce sens, débattre, même brillamment contre lui, lui rendra toujours service. Affronter nos propres contradictions et mettre en avant celle des fascistes, nous pouvons parfaitement le faire sans leur présence, réelle ou virtuelle, dans nos espaces.

-« Et dans les médias, à la télé, il y a des débats contre l’extrême droite… ». Il faut un peu différencier le « débat » entre deux organisations (ou entre un invité et une organisation) et les joutes médiatiques (qui tiennent surtout du spectacle) et dont le but n’est absolument pas de créer des convergences ou du consensus mais au contraire de tenter de mettre l’adversaire à terre et marquer la ligne. Mais un média (public ou privé) est-il « neutre » ? Est-ce un lieu de confrontation ou de pacification ? Est-ce vraiment utile ? La question reste posée, même si il est clair que, entre débattre CONTRE le FN à la télévision ou la radio et débattre « à l’invitation » des identitaires, ou « dans un cadre fraternel » chez les soraliens, ça n’a rien à voir.

parano mag Meyssan

Si on choisit donc de refuser fondamentalement toute rencontre avec l’extrême droite, les partisans du « dialogue » vont employer une liste de termes qui restent à déconstruire (déconstruction développée en partie dans cet article du site Feu de Prairie) Vous devenez alors :

– « sectaires », « groupusculaires », « pas ouvert » : Non nous sommes juste fermés aux idées fascistes et celles de leurs amis.

 -« dogmatiques », « donneurs de leçons », « avant-garde éclairée » : ça n’est pas tant par pure idéologie que par des constats historiques et de terrain que nous choisissons cette position (qui ne devrait pas être uniquement celle de l’extrême-gauche). Il s’agit d’avoir un poil de vision politique et de cohérence. Nous ne donnons pas de leçons, nous nous contentons d’en tirer du passé et de notre vécu.

– « binaires », « staliniens », « adeptes de la pensée unique » : à partir du moment où l’on considère les fachos comme des ennemis et que « la barricade n’a que deux côtés », il n’y a pas de compromis à faire, pas de « juste milieu » à chercher.

On vous appellera par ailleurs à :

-« faire preuve de dialogue », « être constructif ». Il n’y a pourtant rien, encore une fois, à dialoguer ni à construire avec les fascistes.

– « respecter la démocratie et la diversité d’opinions   », « dépasser les clivages », « travailler sur ce qui nous rassemble ». Au contraire, l’enjeu est de marquer le plus possible toutes les différences entre eux et nous. Et les opinions fascistes ne méritent aucun respect.

Et on vous accusera de :

-« faire comme les fascistes », « faire le jeu du Front National/du système ». Au contraire, les fascistes veulent « discuter » avec nous (ou plutôt chez nous), ils veulent se servir de ces moments pour créer des écrans de fumée. Ils veulent faire tomber ces barrières. Certains médias capitalistes et responsables politiques participent à faire de même, en véhiculant et banalisant les idées de l’extrême droite tout en essayant de lui attribuer une couleur populaire. Ne pas « Faire le jeu de l’extrême-droite », c’est au contraire avoir une attitude carrée, et montrer que tout ce qu’ils essayent de détourner ou récupérer (de la lutte contre le capitalisme et l’impérialisme à la dénonciation du pouvoir en place) n’est qu’une grosse manipulation. Et donc, une dernière fois, qu’il n’y a rien à débattre avec eux.

martine Chouard

Les groupes d’extrêmes droites et les gens fumeux qui leur tournent autours et leur font quelques bisous, nous n’avons rien à faire avec eux, rien à en espérer, tout à y combattre. Si nous pouvons sans cesse questionner notre façon de militer, nos idées, nos connaissances et nos pratiques, nous devons en revanche être confiants sur notre démarche, nos projets et notre marqueur politique. Si certains pensent qu’un compromis ou ne serait-ce qu’un contact est nécessaire avec nos pires adversaires pour avancer dans nos luttes, c’est peut être qu’ils n’ont pas bien compris ce qu’étaient ces luttes et les principes qu’elles impliquent.

 L.T


[iii] Communiqué d’ATTAC Besançon : « qu’Etienne Chouard défendrait des idées d’extrême droite. Nous n’avons rien lu actuellement qui permettraient d’affirmer de telles allégations, mais nous ne pouvons non plus affirmer avec certitude le contraire. […]De ce point de vue, faire preuve de dialogue avec tous, peut être considéré comme la preuve d’un grand idéalisme démocratique, s’appuyant sur les principes de liberté d’expression et le discernement. […] c’est être très audacieux et idéaliste, ou alors très naïf, de penser que d’oser débattre avec n’importe qui, n’aura pas de conséquence sur la réception des ses messages et de ses idées […] Il existe aussi des personnes politiquement à gauche qui sont antisémites, mais qui ne sont pas non plus fascistes. […] » Bref un peu tout et son contraire…

[iv] Cf le Communiqué d’ATTAC Besançon cité précédemment ou encore les réactions au communiqué du cinéma UTOPIA-Front de Gauche.

[v] « J’ai bien vérifié : je n’ai pas trouvé une seule pensée antisémite dans cette vidéo» déclare-t-il à propos d’une vidéo complètement délirante (voir l’article sur site Reflets).

[vi] Nigel Farage (toujours l’article sur site Reflets).

[vii] Dans le fil de commentaire de son site, article du 28 décembre 2012.

[viii] Tous deux ex-candidat Front de Gauche aux législatives de 2012 : P. Marx a été écarté suite à sa mise en cause (voir le site « Opération Poulpe ») alors que R.Balme a été maintenu, sommé de fermé son site, suite à la polémique ayant pris de l’ampleur via Rue89. Il a ensuite quitté le PG et rouvert son site peu de temps après.

[ix] Meyssan auteur d’articles publiés entre 2005 et 2011 ; articles du « Parti-Antisioniste » des amis de Dieudonné, publiés en février 2009 et mars 2010.

[x] Festival « Les utopies en marche » à Die (article indy à ce sujet) ou encore l’université d’automne 2012 du « M’pep » (association de J. Nikonoff et B. Cassen, anciens dirigeants d’ATTAC-France) où étaient également présent « Le Grand Soir », l’UPR (parti souverainiste et conspirationniste d’Asselineau).

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35 commentaires pour La connerie du jour : « Moi je parle avec tout le monde »

  1. feudeprairie dit :

    Très bon article. C’est rafraichissant de voir enfin des blogs militants rompre avec les conneries libérales et masochistes paralysant toute réflexion critique et toute construction d’une opposition révolutionnaire solide. On ne peut progresser en acceptant les termes du débat (faussés) imposés par la bourgeoisie, ses médias et ses petits supplétifs réacs, de droite comme de gauche. A nous d’imposer notre dialectique, nos méthodes, nos référentiels et nos valeurs. Et ceux ci doivent être clairement opposés à la triple oppression raciste/sexiste/de classe. .
    Bonne continuation pour votre blog.
    S. du collectif Feu de Prairie

    • Beat Makk dit :

      « On ne discute pas avec le fascisme, on le combat. »
      « Le fascisme » n’existe pas en tant que tel, physiquement. Il n’existe que des personnes qui ont des valeurs orientées différemment et certaines de ces personnes deviennent fascistes. Dès lors qu’on comprend ça, parler avec ces gens devient fondamental pour mieux COMBATTRE l’ancrage de ce qu’on dénonce.

      « Débattre avec eux risque de gommer les différences pourtant concrètes »
      Faux argument de raison. C’est la peur qui guide l’auteur de cette ligne, pas la raison.

      • « « Le fascisme » n’existe pas en tant que tel, physiquement »
        Ah bon ? Et les multiples organisations, leurs locaux, leur communication, leurs opérations coup de poing, les violences régulières dans des villes comme Lyon (pas plus tard qu’hier http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Autre-contenu/Breves/Supporters-de-Tottenham-agresses-le-GUD-Lyon-revendique-une-implication ) c’est pas de l’existence physique ? Le fascisme ce n’est pas que des idées. C’est aussi un mouvement, financé et soutenu pour des raisons politiques évidentes : détourner et stopper les luttes sociales. Les gens qui y adhèrent ne sont pas que des gens qui font des « erreurs de parcours », c’est au delà de l’erreur philosophique.
        « parler avec ces gens devient fondamental pour mieux COMBATTRE l’ancrage de ce qu’on dénonce ». Pouvez vous citer UNE SEULE personne d’extrême droite ayant changé de courant politique suite a une discussion ?

      • perso j’ai déjà vu des gens changer après moult discussions, mais ça reste assez rare.

  2. Ping : Antifa-net » Le cas Etienne Chouard

  3. O.P.I.A.M. dit :

    Excellent article. Merci d’avoir pris le temps d’argumenter. C’est solide et tout militant de gauche devrait lire ça.

    • Slavko MIHALJCEK dit :

      Je viens de découvrir l’article et en partage quelques analyses. Mais, je découvre aussi une méthode détestable, celle qui consiste à reprendre, sans vérification ni réflexion, des anathèmes contre des militants ouvriers et progressistes. L’auteur reprend des affirmations du site (blog ?) « Opération Poulpe », une feuille électronique parfaitement anonyme et opaque qui se la joue « officine de renseignement antifasciste » pour nous fourguer des manipulations de type stalinien. Je parle de la kabale contre Philippe MARX, militant du PCF et du Front de Gauche des environs de Longwy qui a commis le crime de proposer sa candidature aux législatives sans l’autorisation de l’appareil du PCF. Le voilà déclaré coupable de sympathies pour Soral, ancien adhérent du PCF et son polémiste coqueluche, jadis très apprécié par les milieux parisiens de l’appareil. Philippe Marx, ouvrier autodidacte a – très naïvement – reproduit sur son blog deux deux courtes videos de ce Soral, sans être au courant de l’évolution édifiante de ce personnage. Qui doit être blâmer dans cette histoire ? Des intellectos « communistes » qui ont frayé pendant des années avec des Soral, des Cohen et al. ou ce militant peu au courant des salons parisiens ?
      Ici, en Lorraine, nous sommes des centaines de militants de gauche et plus à gauche encore à savoir pourquoi Philippe MARX a été honteusement discrédité, sans le mériter. Personne, absolument personne au PCF ne veut nous expliquer le type de lien entre l’appareil de ce parti et l’officine « Opération Poulpe ». Vous qui reprenez leurs informations, soyez gentils, faites une enquête et renseignez votre lectorat. Slavko MIHALJCEK, militant de la Gauche Anticapitaliste de Nancy

      • Le Blog « Opération Poulpe » relate un fait que nous reprenons ici : M. Marx a diffusé 2 vidéos d’Alain Soral (ainsi que des textes faisant l’éloge de son livre). Ce fait est exact. Alain Soral était conseiller de Jean Marie Le Pen en 2008. Il a écrit son discours de Valmy en 2006. Il a été au coeur de la stratégie du « nouveau FN tourné vers les classes populaires ». Après avoir conseillé Marine Le Pen, il quittait le FN et figurait sur une liste d’extrême droite aux côté de Dieudonné en 2009. Il était parmi les militants d’extrême droite s’étant affronté avec des militants antifascistes Rue des Pyrénées en juin 2009 (même si visiblement il s’est enfuit dès le début de l’affrontement).
        Il est passé des dizaines de fois à la télévision/radio ces dernières années (Chez Taddéi, Ruquier, Ardisson, sur RMC…) . Il a menacé physiquement Olivier Besancenot en 2007.
        Si on peut imaginer que quelqu’un de peu politisé ne devine pas qui Alain Soral est au premier coup d’oeil, il est difficilement imaginable qu’un élu et candidat Front de Gauche (notamment vue l’importance que Jean-Luc Mélenchon donne à la lutte contre l’extrême droite) ignore qui est ce monsieur et poste des vidéos de lui en 2011 !
        Notre objectif n’est pas de mener une campagne contre ce monsieur, simplement de souligner un phénomène inquiétant : des gens censés combattre l’extrême droite en font ponctuellement ou régulièrement la promotion (parfois par négligence comme c’est sûrement le cas ici, même si on peut toujours s’interroger sur la signification politique de s’intéresser à Alain Soral pour un militant PCF). M. Marx semble d’ailleurs lui-même reconnaître que c’était une erreur (et s’en explique dans un livre). Que ce fait soit exploité par des adversaires politiques en interne au sein du PCF et/ou du FDG ne regarde que ces structures. En outre, feindre de découvrir que le PCF peut avoir des attitudes non-démocratique est une vaste blague. Feindre de découvrir qu’en matière de politique électorale, toute erreur est exploitée par les adversaires est tout aussi naïf. Quand au blog « Opération Poulpe », il ne nous semble absolument pas être l’instrument stalinien d’une partie du PCF de Lorraine mais au contraire un blog d’information sur le confusionnisme et l’extrême droite. Si vous allez y faire un tour, vous verrez qu’il ne parle plus de cette situation Lorraine depuis des mois mais de plein d’autres sujets. http://operationpoulpe.blogspot.fr/
        Soyez honnête, si ce même blog avait mis en lumière un cas similaire touchant EELV ou un élu PS, vous auriez certainement, au sein du FDG, exploité tout autant cette grave erreur politique. Et vous auriez eu raison dans un sens car toute compromission, même anecdotique, avec l’extrême droite, doit être dénoncée et combattue.

      • Guy Liguili dit :

        Le problème est que cel va être de plus en plus compliqué, l’extrême droite dans sa recherche de conquête du pouvoir piquant des idées à droite et à gauche, voire même des hommes (jusqu’à il y a une quinzaine d’années, Soral était affilié au PCF).
        Les temps risquent d’être de plus en plus troublés et s’il faut rester fermes sur nos principes et notre programme, je ne pense pas qu’il soit temps de créer de nouveaux tribunaux révolutionnaires, d’autant que les Fouquier-Tinville d’aujourd’hui peuvent passer dans le camp inverse demain.
        Nous ne sommes pas en 1793 mais en 1788…

      • @ Guy Liguili on est ni 1793 ni en 1788 mais en 2013. L’expérience historique nous a appris au delà de la Révolution Française et ses suites. D’autres événements sont là pour nous faire réfléchir, notamment les dangers du fascisme au XXème siècle. Face à l’extrême droite et le danger de « transferts », il faut donc bien rester intransigeants sur nos principes et nos fréquentations. Il ne s’agit absolument pas de « purge » ou de « tribunal révolutionnaire ». Le mouvement social n’est pas un Parti et chaque organisation gère ces problèmes en interne. Par contre quand on voit des individus, des médias ou pire des orgas partir en vrille sur ce sujet, il faut poser la question ouvertement sur la table. Soit les concerné-es admettent des erreurs et adoptent des postures antifascistes, soient ils continuent dans leur pratiques de « faire le lien » avec les fachos et là c’est bye-bye. Ça n’est pas une « purge », c’est de la cohérence politique. Quand le FDG décide de ne pas participer au gouvernement parce que le PS pratique l’austérité, on n’accuse pas le FDG de « purger le PS » ou « juger dans un tribunal révolutionnaire » le PS non ?

  4. Guy Liguili dit :

    Ceci dit quand Mélenchon débat avec Le Pen je trouve cela plutôt positif pour l’effet Dracula.

  5. O.P.I.A.M. dit :

    Oui mais là c’est différent, il s’agit d’apporter la contradiction à une facho caressée et dédiabolisée par les journalistes… C’est ça ou on la laisse parler sans la contredire (et il faut rappeler que Mélenchon a longtemps milité pour l’interdiction du Front nazional). Comme nous avons échoué à le faire interdire, nous n’avons pas le choix de débattre avec à la télévison.

    • Guy Liguili dit :

      Si un jour maudit un connard comme Soral devait prendre de l’importance, il serait urgent de débattre avec lui pour lui apporter la contradiction afin de révéler les différences (car lui ne rêve que d’être un nouveau Mussolini, venu de la gauche radicale pour aboutir à la dictature fasciste).

      • Pour porter la contradiction à Soral, il n’y a pas besoin de « débattre » avec lui. Au contraire, ce type maîtrisant quand même assez bien la rhétorique et la manipulation, jouant avec un tas de concepts et de références (qui échappent facilement à ses adversaires), coupant régulièrement la parole (cf quand il est invité à « Ce soir ou jamais »), un « débat contradictoire », c’est le piège typique, ça n’est pas le bon cadre pour démonter son discours. C’est se leurrer de croire que c’est parce que on serait « face à face » que l’efficacité de la contre-argumentation serait meilleure, et c’est que parce que notre argumentation est bonne que l’on gagnerait « le match ». Si Soral se mettait a gagner en importance, il faudrait avant tout le combattre par des actes sur le terrain et renforcer le discours antifasciste au sein du mouvement social.

    • Disons que effectivement si l’extrême droite par une personnalité médiatique comme Marine Le Pen est invitée dans un média de grande audience, on peut concevoir la possibilité de lui porter la contradiction. Cela dit ça reste un choix stratégique pour une situation S et non une règle générale. Tout dépend ensuite de quelle contre-argumentation on apporte, et quelle riposte antifasciste est proposée (position de Classe ou position de principe). En l’occurrence, l’interdiction du Front national se propose dans un cadre bourgeois (la loi de l’État) dont inefficacité n’est plus a démontrer. Par exemple les groupes fascistes dissous par l’État comme « Unité Radicale » se sont rapidement reconstitués sous la forme du « Bloc Identitaire ». Aucune réaction de l’État, cette organisation a pu se développer, faire valoir certaines de leur revendications auprès de la droite au pouvoir (cf le procès du groupe Sniper). Ils ont même aujourd’hui un député à l’Assemblée (Jacques Bombard, de la « Ligue du Midi », branche du BI). Autre exemple, la dissolution de la « Tribu Ka » de Kémi Séba, aussitôt reformée sous le nom de « Jeunesse Kémi Séba » puis à nouveau sous le nom de « Mouvement des Damnés de l’Impérialisme ». Une dissolution, une interdiction, ça reste de l’ordre du symbolique (et c’est souvent un aveux de faiblesse de l’État). Le Fascisme, c’est comme la gastro-entérite, ça ne disparait pas parce qu’on « l’interdit » mais parce qu’on le combat concrètement. En l’occurrence : analyses, informations, activisme social et culturel (contre ses valeurs), luttes des classes (pour créer l’unité chez les exploités et combattre le terreau du fascisme : la misère), et à l’occasion affrontement physique (protection de manifestations, empêchement de la tenue d’évènements ou autre action des fafs) sans tomber dans l’antifascisme kick-boxing à tout prix.

  6. cent dit :

    bin merde alors… je suivais un peu le travail d’étienne chouard et je trouvais que s’intéresser à la cause des causes pour essayer de comprendre pourquoi nous vivions dans une société merdique qui tournait en boucle (toujours à l’avantage des nantis) était plus qu’indispensable. Ses résultats me semblent, par ailleurs, tout à fait pertinents. Mais je suis entièrement d’accord avec vous sur le fait que le débat ou toute autre sorte de communication avec l’extrême droite et inutile et à proscrire. Je suis déçu d’apprendre qu’il puisse se rapprocher d’eux, d’une manière ou d’une autre. Vous ne m’en voudrais pas, je me renseignerai tout de même ‘de l’autre côté de la barrière’, je ne me sens pas prêt à abandonner tout à fait les bonnes réflexions qu’il propose.
    Et puis, dans sa situation je n’accepterais pas d’invitation de groupuscules fascistes, c’est clair et je pense que cette homme n’a certainement pas de conseiller en communication, mais si sa doctrine et de penser que l’on peut exprimer ses idées auprès de tous, ça n’en fait pas pour autant un sympathisant de toutes les idées de tous les groupes qu’il rencontre. Votre article va me faire ouvrir l’oeil et me pousser à faire un peu attention, mais je lui accorde encore le bénéfice du doute.

    • Oui Etienne Chouard a eu des analyses qui (notamment dans le cadre anti-TCE et après) a pu séduire la gauche anti-libérale et ne constituaient pas a priori une vision d’extrême droite. Qu’il est « de bonnes analyses, des résultats pertinents » est une chose (même si bon, ce n’est pas forcément génialissime non plus). Le problème c’est que les concepts qui ont fait la notoriété de Chouard peuvent s’intégrer à un peu tout et n’importe quoi, notamment parce qu’il manque une analyse de Classe : il attaque les banques, l’UE, « l’oligarchie », les élites. Mais il ne pose pas comme base l’antagonisme exploitant-exploité. Plutôt que de lutter contre le capitalisme il suffirait de se battre pour une nouvelle constitution et une « démocratie pour de vrai » et tout serait réglé. La bonne blague. Du coup se battre seulement contre les institutions, ça convient aussi à l’extrême droite (même si bon, hein, on se doute bien qu’ils ne se battent pas pour la démocratie), ça permet de moderniser et adoucir leur image.
      « je me renseignerai tout de même ‘de l’autre côté de la barrière’ « . Ce n’est pas un problème de suivre ce que Chouard dit et fait (nous mêmes sommes bien obligé de le faire pour critiquer son discours et ses actes : se farcir un peu de son blog, ses vidéos…). Le problème c’est de le considérer comme un allié alors qu’aujourd’hui il est clairement un adversaire. Donc celles et ceux qui l’invitent, relaient ses textes, ses liens…se mettent dans une situation de proximité avec les fachos. Si vous allez sur les liens des articles contre Chouard que l’on a mis (ou encore ce bon article tout récent : http://antifa-net.fr/wp/le-cas-etienne-chouard/ ), vous verrez que tout ce qui y est dit est véridique, et qu’il n’y a pas à tortiller : Chouard a largement franchit toutes les lignes de l’acceptable, il est grillé, et au delà de sa proximité avec les fascistes, il a clairement affiché des positions d’extrême droite : négation de l’antisémitisme chez Soral, Meyssan et autres vidéos (cf les liens dans l’article), félicitation à Blanrue pour son film sur Faurisson….

  7. harry dit :

    Le connard de Soral ne demande que ça de la contradiction, à moins qu’a vos yeux le traiter de connard ou autre anathème sois vos seul argument contradictoire.

  8. Excellent. Le visionnage de la « vidéo pas antisémite du tout » vaut son pesant de cacahuètes en plastique. Bon gros délire de taré confusionniste. Eclairant, hélas 😦

  9. O.P.I.A.M. dit :

    Sur l’inefficacité de l’interdiction des ligues fascistes par la loi de l’État « qui ne serait plus à démontrer », et sur le fait qu’il n’y a eu « aucune réaction de l’État » après leurs reconstitution, tout dépend de quel État vous parlez. Si vous parlez d’un État lâche qui n’a pas la volonté de briser les reins aux fachos, alors en effet cet État-là est inefficace. Mais je ne pense pas qu’on puisse généraliser cette lâcheté à tout gouvernement. Je crois comprendre qu’en tant qu’anarchistes, vous estimez que toute gauche gouvernementale – étatiste donc – n’est pas vraiment de gauche, donc évidemment nous n’aurons aucune entente sur ce terrain. Il ne servirait donc à rien que je mentionne le fait que le Front de gauche aurait, en tant que gouvernement, cette volonté. Mélenchon a déjà parlé de sanction « de fer » contre les fachos. Je ne doute pas une seule seconde qu’une gauche de gauche aurait la volonté d’y mettre les moyens.

    • Ce n’est pas tant l’anti-Étatisme anarchiste qui peut rendre frileux quant au recours à l’État pour combattre le fascisme que les points suivants (partagés par une partie de l’extrême gauche non-anarchiste d’ailleurs) :
      1) dissoudre des ligues et interdire des mouvements/actions fascistes peut ponctuellement paraitre être une solution mais dans la durée demeure complètement insuffisant : le fascisme n’est pas (que) des organisations, tel ou tel leader, telle ou telle action, mais un mouvement de fond. Du coup plus que les fascistes, c’est le fascisme qu’il faut combattre : un travail culturel (cf Gramsci). Comme déjà dit, les ligues peuvent se reconstituer et re-re-constituer, quitte à passer par des structures un peu masquées, culturelles ou religieuses (ex Civitas). Sans compter la possibilité de se reconstituer à l’étranger. Qu’un gouvernement puisse être plus actif contre le fascisme que ce que l’on a eu et a en ce moment, ça peut ce concevoir facilement. Mais on ne peut pas missionner l’État pour le combattre et nous en protéger, comme d’ailleurs on ne peut pas compter sur l’État pour mener une révolution. Cette tâche incombe aux classes populaires, comme tout le reste.
      2) il existe malheureusement un risque que les mesures prises par un état contre les fascistes se retournent ensuite contre les révolutionnaires. C’est en s’appuyant sur la loi du 10 janvier 1936 (contre les ligues fascistes) que sont dissous un tas de groupes d’extrême gauche après mai 68. Si l’on élargit, au delà du fascisme proprement dit, les mesures post-révolution de 1917 en Russie pour protéger la Révolution des contre-révolutionnaires finit par réprimer les révolutionnaires eux-mêmes (anarchistes, communistes de gauche). Voir à ce sujet « Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression » de Victor Serge. Lui qui a encensé les mesures de répression des contre-révolutionnaires finit par en être victime. Ainsi, qu’il s’agisse de se protéger du fascisme ou de protéger la révolution, il faut que cette lutte soit collective, multiple, et permanente.
      L.T

  10. O.P.I.A.M. dit :

    *reconstitutions, sanctions avec un s, pardon.

  11. Garance dit :

    Merci pour cet article, je perd parfois des potes à être aussi « carrée », mais je ne le regrette pas, je suis intègre.

  12. Jo dit :

    La meilleure façon de combattre le fascisme et le sectarisme dogmatique, les systèmes de pensée autoritaires et obtus quels qu’il soient, c’est le libre débat démocratique. Ce n’est pas une connerie de « parler avec tout le monde ». Il ne faut pas avoir peur de la démocratie ou alors on imite l’esprit de ce que l’on prétend combattre. Le problème n’est pas le débat, mais les conditions du débat qui sont rarement réunies lorsque que quelqu’un ou un groupe qui porte des valeurs d’intolérance, de racisme, de domination, de dogmatisme, de violence, ou une mentalité fermée de « bloc » bloqué sectariste. Si quelqu’un coupe la parole ou déforme les propos que l’on tient, ce n’est plus un débat évidemment. Le jeu démocratique est alors faussé. Mais il ne faut pas avoir peur de la démocratie ou alors c’est que l’on y croit pas et que l’on défend d’autres valeurs. On ne combat pas non plus la violence en encourageant la violence ni le sectarisme en encourageant le replis et la fermeture d’esprit. Il ne faut jamais céder le terrain de la liberté, de la tolérance et de la démocratie. Je pense que la confusion du quoi et du comment est dangereuse.

    • « La meilleure façon de combattre le fascisme et le sectarisme dogmatique, les systèmes de pensée autoritaires et obtus quels qu’il soient, c’est le libre débat démocratique »
      « Ce n’est pas une connerie de « parler avec tout le monde » »
      « ou alors on imite l’esprit de ce que l’on prétend combattre »
      « Le problème n’est pas le débat, mais les conditions du débat qui sont rarement réunies »
      « On ne combat pas non plus la violence en encourageant la violence ni le sectarisme en encourageant le replis et la fermeture d’esprit »

      Vous avez lu l’article ? Parce que justement on y développe tous ces points, on explique en quoi ce sont de mauvais arguments. Donc soit vous ne l’avez pas lu, soit vous l’avez lu et êtes en total désaccord et écrivez ça pour nous énerver. Mais du coup, vous nous donnez raison en nous utilisant exactement les termes que nous prédisions dans l’article (sectaire, fermeture d’esprit, on fait le jeu de ce qu’on prétend combattre etc…). C’est gentil d’apporter de l’eau à notre moulin.

      • Jo dit :

        Les adversaires d’une démocratie réelle rêvent d’une gauche épouvantail, violente, intolérante, etc. et l’extrême droite joue sur cette carte par des provocations et des pirouettes. Je pense que le pire serait de faire douter de la démocratie (« ne pas parler ou débattre avec tout le monde »), d’avoir recours à la violence (même contre les violents), d’encourager l’intolérance (même contre les intolérants). Ne pas devenir la « gauche rêvée » de la droite et de l’extrême-droite. Je ne pense pas que « parler avec tout le monde » soit une connerie. « Parler avec tout le monde » ne veut pas dire « faire de la pub pour tel ou tel affreux ou tel ou tel comportement ». Je ne cherche ni à « énerver » ni à être en « total » désaccord. Je parle des valeurs et des degrés et des nuances. Quand certains tentent de brouiller les repères, il faut parler des valeurs nues. Même si ça énerve. A vous lire il suffirait de lire l’étiquette politique ou la demander avant de discuter. Une étiquette politique acquise de naissance peut être ? Votre article est très ambigu sur les valeurs. Par ailleurs, vous procédez par associations en mélangeant tout et n’importe quoi (Facebook, la droite, le débat, le fascisme, le nombrilisme, la recherche d’idées, les conspirationnistes, Chouard…). Bien sûr que l’extrême-droite cherche à saper l’idée même de débat. Pour autant, je pense que la recherche individuelle d’idées nouvelles et le partage de ces idées n’est ni « nombriliste » ni « illusoire », mais constitue sans doute la plus grande et la meilleure des armes contre les « oppressions » et les fascismes.

  13. @Jo , on va tâcher de revenir à des cas concrets, parce que là « discuter sur des valeurs nues », ça nous mènera un peu nulle part. Discuter de « la démocratie » comme concept purement théorique débouche nécessairement sur « oh oui, la démocratie c’est bien » et « si on était tous gentils et respectait les autres, si on cherchait à s’écouter plutôt que ce mettre sur la gueule, si on était solidaires plutôt qu’égoïstes, le monde serait vachement mieux ». Intéressant hein ? Revenons aux cas que pose ce texte : l’acceptation ou non de parler avec certains adversaires les plus nuisibles.
    « Je pense que le pire serait de faire douter de la démocratie (« ne pas parler ou débattre avec tout le monde ») » ->Autant un modèle démocratique est théoriquement censé garantir la liberté d’expression, de réunion, d’opinion et une « représentativité » au sein du système décisionnaire, autant il n’a jamais été « obligatoire » de discuter avec tout le monde. Si une démocratie impose ça elle craint vraiment. Les Fachos ont leurs organisations, leurs médias, ils se présentent aux élections et sont élus. Et vous voudriez qu’il soit en plus obligatoire d’aller tailler une bavette avec eux ?

    « d’avoir recours à la violence (même contre les violents) ». OK donc concrètement si un groupe d’extrême droite attaque une manifestation, ni les participants, ni les groupes antifascistes ni même l’État ne devrait réagir ? Pas de violence contre la violence fasciste ? On tend l’autre joue ? Concrètement, prônez vous la non-violence (d’organisation et d’État) face aux faits suivants ?
    http://www.ladepeche.fr/article/2011/07/07/1123109-violences-entre-jeunes-et-militaires-les-politiques-reagissent.html
    http://www.francetvinfo.fr/video-doit-on-parler-de-banalisation-du-racisme-dans-le-gard_150563.html
    http://www.morbihan.lemensuel.com/actualite/article/2011/07/06/ils-gravent-une-croix-gammee-sur-le-bras-de-la-jeune-fille-9301.html
    « Une étiquette politique acquise de naissance peut être ? » Sûrement pas, une étiquette politique acquise au cours d’actes et de positionnements. Par exemple sur le cas de Chouard, quand il donne une conférence pour un groupuscule fasciste qui, rappelons le, tabasse des étrangers à Lyon ou a Toulouse, il construit son étiquette politique. De même quand il qualifie de « résistant » un député européen nationaliste.
    « Votre article est très ambigu sur les valeurs. » : Anti-racisme, Anti-sexisme. Pas de concessions avec les fascistes. Ne pas tomber dans leurs pièges sous couvert « d’ouverture démocratique ». Ne pas se laisser imposer l’agenda politique par nos ennemis au nom du « dialogue ». Désolé si vous trouvez ça ambigu.

     » la recherche individuelle d’idées nouvelles et le partage de ces idées n’est ni « nombriliste » ni « illusoire » ». Pas de problème avec ça l’article n’a jamais énoncé de telles affirmations. Sauf si en l’occurrence, « rechercher des idées nouvelles » veut dire « piocher dans le corpus d’idées fascistes » et leur ouvrir grand les portes.

    « constitue sans doute la plus grande et la meilleure des armes contre les « oppressions » et les fascismes. » Rechercher des idées peut être. Par contre en discuter avec les fascistes, pas vraiment. Pouvez vous citer UNE situation, UN cas concret où un dialogue avec l’extrême droite a permis de la combattre ou la faire changer d’avis ?

    • luc dit :

      bien d’accord, avec la patiente réponse ci-dessus. En fait Jo n’est ni le premier ni le dernier, qui se voit déjà en train de faire le coup de la « recherche d’idées nouvelles », et à l’insu de son gré il rappelle un facho précédent : parmi les « non-conformistes des années 30 » (comme on dit en milieu universitaire pour parler de ceux dont certains tournèrent très mal) tous n’étaient pas forcément porteurs d’une idéologie de type fasciste, dans les années 20 ; ne serait-ce qu’en raison de leur élitisme, qui les faisait se tenir à distance de ces prétendus plébéiens… Certains ne devinrent fachos que dans les années 30 et parce qu’ils virent là une nouveauté-sic, une alternative-resic à un capitalisme qui semblait ne pas devoir se remettre de la crise de 29, et à un régime soviétique sur lequel on commençait vaguement à savoir à quoi s’en tenir…

      • Jo dit :

        Merci pour votre réponse. Mais vous déformez mes propos, je n’ai jamais parlé « d’obligation de ceci ou de cela ». Ce qui m’inquiète c’est que votre texte part de cas concrets pour énoncer une vérité générale.

        Le débat avec l’extrême droite est généralement impossible, car les conditions du débat sont rarement réunies. L’extrême droite et la droite et tous les pouvoirs ont peur des débats. Lepen a refusé un débat en direct. Les vrais débats pluralistes sont rares et presque inexistants dans les médias.

        Les débats sont les pires armes contre les oppressions.

        Je m’oppose à toutes les formes de fascismes et je ne peux pas m’imaginer une seconde être sensible à des idées de violence, de haine, d’intolérance et de racisme que ce soit étiqueté d’extrême-droite ou non. Mes valeurs sont claires et c’est à partir d’elles que je juge les idées politiques présentes et futures et les cas concrets. Je n’ai même pas besoin d’étiquettes pour comprendre que des propos peuvent être fascisants.
        Il n’y aura pas de changement radical de système sans une réelle démocratie qui avant toute « représentativité » passe par l’échange d’idées qui permet de retenir les idées pertinentes et de les peaufiner en commun. Ou alors c’est bréviaire, chapelles, flics, et dogmes.

        Par ailleurs Luc, pourquoi écrire. « Il rappelle un facho précédent » ?
        D’une part je n’aime que l’on m’associe à des fachos. D’autre part, c’est facile, en associant les gens d’emblée à des affreux, on peut facilement les faire passer pour n’importe quoi.
        La recherche d’idées nouvelles n’implique pas le risque d’adhérer à tout et n’importe quoi et de renoncer à ses valeurs. Mais plutôt de définir ce que l’on veut et ne veut pas pour notre société.
        J’arrête là parce que si on commence à déformer mes propos et à m’associer à des idées et des façons d’agir que je combats et désapprouve ce n’est pas la peine.

        Bonne journée quand même et en espérant être compris.

  14. « Les débats sont les pires armes contre les oppressions. » Ça sonne bien comme ça mais manque de précision et de concret. Non pas que tout se règle par le fusil et le cocktail Molotov, au contraire, mais penser qu’on se libère des oppressions principalement par le débat, c’est un peu contre-dit par l’histoire des révolutions et émancipations depuis des siècles.
    Aussi, Jo, dans le cas du fascisme, il demeure toujours une question (posée quelques lignes plus haut) en suspend : pouvez vous citer UNE situation, UN cas concret où un dialogue avec l’extrême droite a permis de la combattre ou la faire changer d’avis ?

    • luc dit :

      en ce qui me concerne (et puisque je suis interpellé) je vois mal ce que je pourrais ajouter pour Jo, qui ne comprend pas où… fait semblant, là où j’ai parlé de facho précédent : je visais le procédé qui consiste à avancer masqué et à présenter comme des « idées nouvelles » ce qui ne sont que les pires vieilleries. L’écrivain antifasciste Henri Pollès, dans un livre aujourd’hui très oublié mais où tout était loin d’être à jeter et qui avait pour titre « L’opéra politique », eut à ce propos une belle formule ; il parla des… nouveautés d’antiquaire.

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  16. memorial 98 dit :

    Très bon article prolongé par les commentaires de l’auteur; La prise de position du CA d’ATTAC Besançon cité dans ce texte est concentré de confusion et de dérive; un seul exemple »… Il existe aussi des personnes politiquement à gauche qui sont antisémites, mais qui ne sont pas non plus fascistes… » Il n’y aurait donc pas de contradiction entre l’antisémitisme (ou raciste, xénophobe…) et une position de gauche? Il semble d’agir d’un texte pseudo-théorique écrit par un individu et adopté ensuite par ce collectif.

  17. Bon « Guy Liguili » on a viré un com’ parce que dire de Chouard qu’il est
    -« un type plutôt respectable […] C’est un chercheur de vérité » alors que ce mec contribue à des activités de fafs comme c’est explicité dans l’article, c’est tout simplement inacceptable.
    -« pas quelqu’un d’impliqué dans le combat politique » alors que justement tout ce qu’il fait est complètement politique, et notamment sa position particulière (créer des liens entre mouvements situés à Gauche et d’autres à la Droite extrême, souverainiste et identitaire).
    « Ne lui demandons pas plus qu’il n’en demande lui-même. »
    Si demandons lui d’arrêter de servir la soupe (de cochon ?) aux organisations que l’on combat. Mais ça a été fait à maintes reprises, il s’en fout. Donc considérons le pour ce qu’il est tout simplement : un adversaire.

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